sábado, 28 de octubre de 2017

Amantes de mis cuentos: Semblanza de mujer (Versión francesa)





VISAGE DE FEMME
 


Comme tous les mercredis, je suis allée aujourd’hui visiter un musée. Me voilà assise depuis des heures devant ce tableau, ensorcelée par ce regard insondable. Je souris. Ses yeux parlent d'une femme romantique mais les lèvres dénotent une telle force. Tout comme moi, je tarde à me fâcher …mais quand je le fais….

Un homme de belle prestance vient s'assoir à côté de moi et se demande à haute voix quels secrets garde cette image. Je souris.

-Nous avons tous quelque chose à cacher j'affirme dans un murmure.

-Bien sûr répond l'inconnu.

Il n’y a pas de raison que je raconte ma vie à n’importe qui:  qu'est-ce que je pourrais lui dire? Mais... si je lui ouvrais mon coeur en attribuant à cette femme ce que je n’oserais jamais raconter à personne???  Pourquoi pas maintenant ?

-Regardez ses yeux je remarque ce n'est pas de la tristesse qu'ils reflètent… c'est de la détermination. L'image de son mari la poursuit dans ses rêves: il se cache chaque nuit dans l’ombre, sans parler, son regard fixé sur elle, il attend. Chaque matin elle se réveille avec  l’impression d’être accompagnée. Chaque après-midi elle entend l’air de cette chanson qu’ils ont dansée, très serrés l’un contre l’autre,  le jour où ils se sont rencontrés. Elle n’avait que quinze ans.. Il l'a ensorcelée avec sa flatterie et sa présence, en lui parlant d’amour à l'oreille. Et elle, toute sotte, elle l’a cru…

-Le jeune âge favorise les folies –raisonna l'homme.

-Et oui –j’acquiesçais.
                                     
-Continuez, s'il vous plaît.

-Il lui a fait deux enfants et une nuit étoilée, sans venir à propos,  alors qu’ils rentraient d'une fête, il lui raconta avec force détails qu'il fréquentait une douzaine de femmes. Elle ne pouvait pas le croire. Pour augmenter son ego, il appuya sur l’accélérateur pour donner une plus grande impétuosité à ses mots, qui ne furent que… Elle sentit le sang lui glisser jusqu’aux  pieds. Comme si c'était une plaisanterie: maintenant elle pouvait partir avec ses enfants, dit-elle en lâchant son meilleur sourire, ou travailler comme lavandière, ou être complaisante avec les amis qu’il pourrait lui apporter chaque soir.

Espèce de cochon, pensa-t-elle.  Elle regarda par la vitre: les arbres défilaient vertigineusement. Le coup de volant fut si violent que la voiture –avec laquelle il se donnait de si grands airs– dérapa d'abord pour se renverser ensuite. Elle eut juste le temps de se sauver en sautant avec l'agilité de sa jeunesse. Elle mesurait bien les temps.

Après le deuil, la vie pratique s’imposa. Avec les autres maîtresses, maintenant  elle s'occupe de diriger l'affaire si bien montée par son mari.

Le fait qu’il lui apparaîsse  chaque nuit dans ses rêves se doit sûrement à son impatience pour se venger d'elle. Pauvre malheureux... il en a encore pour un bon moment!

-Et vous...  comment savez-vous tout ça?

-Pure intuition, Monsieur, pure intuition.



Traducida por: 

María Ramírez Sánchez nació en Melilla y con 8 añitos se fue a vivir a Oujda, una ciudad del entonces protectorado francés del norte oriental de Marruecos, a muy pocos kilómetros de la frontera con Argelia. Con 21 años se vino a Madrid, donde ha trabajado haciendo traducciones francés-español hasta su jubilación, y donde ha formado una bonita familia de la que se siente muy orgullosa.

Un millón de gracias María.


Semblanza de mujer


Hoy, como todos los miércoles, he ido de visita a un museo. Llevo horas sentada ante este cuadro, embrujada por esa mirada inescrutable. Sonrío. Sus ojos hablan de una mujer romántica pero los labios denotan fortaleza. Lo mismo que yo, que me cuesta actuar pero si me hacen daño no me dejo poner un pie encima.

Un hombre bien plantado se sienta a mi lado y se pregunta en voz alta qué secretos guardará esa imagen. Sonrío.

-Todos tenemos algo que ocultar -afirmo en un murmullo.

-Por supuesto -responde el desconocido.

No tengo por qué contarle mi vida a nadie, ¿qué podría decirle?, pero y ¿si me desahogo achacándole a esta mujer lo que a nadie se me ocurriría contar? ¿Por qué no ahora?

-Mire usted sus ojos -señalo- no es tristeza lo que reflejan. Es determinación. La imagen de su marido la persigue en sueños, cada noche se esconde entre las sombras, sin hablar, con su mirada fija en ella, esperando. Cada mañana despierta como si estuviera acompañada. Cada tarde oye los sones de aquella canción que bailaron muy apretados el día en que se conocieron. Tenía quince años. La embaucó con su lisonja, su presencia, susurrándole amor al oído. Tonta de ella que le creyó.

-La edad -razonó el hombre- propicia locuras.  

-Pues sí -asentí.

-Continúe, por favor.  

-Le hizo dos hijos y sin venir a cuento, una noche estrellada regresando de una fiesta, le comentó con pelos y señales que tenía relaciones con una docena de mujeres. No se lo podía creer. Vanagloriándose apretó el pedal y aceleró para darle mayor ímpetu a sus palabras, que  no fueron otras que ofrecerle… Sintió que la sangre se le iba a los pies. Como si fuera un chiste: podía marcharse con los niños -soltó con su mejor sonrisa- o trabajar de lavandera, o ser complaciente con los amigos que él podría traer cada noche.

Pedazo de cerdo, pensó. Miró hacia la carretera, los árboles pasaban vertiginosamente. Tan violento fue el volantazo, que el automóvil -ese con el que tanto presumía-, derrapó primero para volcar después. Ella tuvo tiempo de salvarse al saltar con la agilidad de su juventud. Se le daba bien medir los tiempos.

Tras el féretro lo práctico se impuso. De acuerdo con las otras amantes, ahora se dedica a regentar el negocio tan bien montado por su marido.

Que aparezca cada noche en sus sueños, debe ser que está impaciente por vengarse de ella. ¡Infeliz! Tiene para rato.

-Y usted ¿Cómo lo sabe?

-Intuición, caballero, intuición. 




© Marieta Alonso Más 





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