martes, 3 de abril de 2018

Amantes de mis cuentos: El tren de las diez de la noche (Versión francesa)






Il était si impatient, si nerveux qu’il n'a pas été capable d'attendre à son jour de naissance et il est venu au monde un mois avant prévu, au rythme du chacacha du train, dans une nuit ténébreuse.

Après quelques heures de voyage, sa mère s’est endormie avec un livre sur son volumineux ventre. Elle voyageait toute seule, de retour à la maison de ses parents; elle se demandait comment ils réagiraient en la voyant. Elle avait été incapable de leur parler de cette nuit où, en revenant du travail, cinq jeunes l’entourèrent.

Après avoir senti quelques malaises, elle commença à s'étirer en voyant à travers la fenêtre plusieurs nuages se déplaçant vers une grande lune de sang, qui se levait derrière les montagnes. La température était baissée et elle s’enveloppa dans une couverture. Elle pensa, en voyant courir le paysage, que la solitude n'avait pas de frontières.

Elle ne s'attendait pas à cette première contraction, et quand elle commença à perdre  les eaux, elle décida de parler au contrôleur. Gervasio, il s'appelait ainsi , ferma les yeux et resta quelques instants en pensant que faire. L'homme ne s'était jamais trouvé dans de telles circonstances, et parcourut tous les wagons à la recherche d’un médecin. Il  en trouva un dans le dernier  wagon et le mit au courant de ce qui allait se passer. Entre les deux, ils installèrent la jeune femme de la meilleure façon possible et lui dirent qu’avant trois heures ils n'arriveraient pas à la prochaine gare où pouvoir s’arrêter.

Pendant que le docteur l'assistait, Gervasio alla raconter à Agustín, le machiniste, et à Anselmo, l'assistant, ce qui passait et entre les plaisanteries levées de ton ils lui souhaitèrent de profiter de son nouvel emploi. Tous les trois étaient du même village, célibataires et quadragénaires et habitaient sous le même toit.

Assez fâché à cause de ces plaisanteries, il retourna auprès de la jeune femme, en la prenant avec amour par la main. Entre les douleurs, les rires et  les pleurs, la fille lui raconta pour la première fois ce qui lui était arrivé, lui parla de  ses peurs, lui dit son nom,  et celui de ses parents; elle lui dit même comment elle voulait appeler son bébé … Elle oublia seulement de mentionner le nom du village des grands-parents.

Il ne manquait plus qu’un quart d’heure pour atteindre cette gare perdue, avec à peine trois maisons dispersées. Et ce qui devait arriver arriva: un magnifique bebé qui en pleurant fit les adieux à sa mère.

Et maintenant?... se demandèrent Agustín et Anselmo quand Gervasio arriva avec le bébé dans les bras et l'angoisse reflétée dans ses yeux. Les trois restèrent bouche bée sans savoir que dire. En regardant le doux visage du gamín, il n’y eut aucun doute…

À partir de ce moment et lors de chaque trajet du train, dans chaque village et dans chaque ville, ils passèrent leur vie à chercher ces grands-parents dont ils ne connaissaient que le nom.

L'enfant grandit  avec le bruit de la locomotive, avec le fluide des vapeurs, en jouant à la cachette entre les fourgons et ravi en  croiyant  voir les indiens derrière les fenêtres …

Il était si diligent qu’il avait le temps de tout faire, et si affectueux qu'il les embrassait sans une apparente raison et quand il décida de devenir employé des chemins de fer,  on ne lui demanda pas la raison.

Et un beau jour, à buvant une bière dans le bar d'une gare quelconque, juste quand il se jetait à la bouche un morceau, il leur avança;

-Ne cherchez plus mes grands-parents. Je suis heureux dans mes allées et venues, en roulant par les chemins en fer:  je n'ai besoin de personne d‘autre que de vous!



Traducida por: 

María Ramírez Sánchez nació en Melilla y con 8 añitos se fue a vivir a Oujda, una ciudad del entonces protectorado francés del norte oriental de Marruecos, a muy pocos kilómetros de la frontera con Argelia. Con 21 años se vino a Madrid, donde ha trabajado haciendo traducciones francés-español hasta su jubilación, y donde ha formado una bonita familia de la que se siente muy orgullosa.

Un millón de gracias María.


El tren de las diez de la noche

Era tan impaciente, tan nervioso, que no fue capaz de esperar a su día de nacimiento y un mes antes de lo previsto vino a este mundo al ritmo del chacachá del tren, en una noche tenebrosa.

Su madre, tras varias horas de viaje, se quedó dormida con un libro sobre su voluminoso vientre. Iba sola, y de vuelta a casa de sus padres se preguntaba cómo reaccionarían al verla. Era incapaz de hablar sobre aquella noche que, regresando del trabajo, cinco jóvenes le salieron al encuentro.

Al sentir unas pequeñas molestias, comenzó a desperezarse y vio a través de la ventanilla un grupo de nubes desplazándose hacia una gran luna de sangre, que se iba levantando tras las montañas. La temperatura había descendido y se arrebujó en una manta. Pensó viendo correr el paisaje que la soledad no tenía fronteras.

No se esperaba esa primera contracción, y cuando rompió aguas decidió hablar con el revisor. Gervasio, así se llamaba, cerró los ojos y se quedó breves instantes pensando qué hacer. El hombre jamás se había encontrado en tales circunstancias, y fue por todos los vagones preguntando por un médico. Halló a uno en el último coche y lo puso al corriente de lo que estaba por pasar. Entre los dos acomodaron lo mejor que supieron a la joven. Hasta dentro de tres horas no habría ninguna estación donde pudiesen parar, le dijeron.

Mientras el doctor la asistía, Gervasio fue a comentar con Agustín, el maquinista, y Anselmo, el ayudante, lo que estaba pasando y entre chistes subidos de tono le desearon que disfrutara con su nuevo empleo. Los tres eran del mismo pueblo, los tres solteros y cuarentones, los tres vivían bajo el mismo techo.

Con evidente enfado por esas bromas pesadas, regresó tomando con cariño la mano de la joven. Entre dolores, risas y llantos, habló la chica por vez primera de lo sucedido, de sus miedos, de cuál era su nombre, el de sus padres, de cómo querría llamar a su bebé… Tan solo olvidó mencionar el pueblo donde vivían los abuelos.

Por un cuarto de hora, no dio tiempo a arribar a aquella estación perdida, con tres casas desperdigadas. Lo que tenía que llegar, llegó: Un niño precioso que llorando despidió a su madre.   

¿Y ahora? Se preguntaron Agustín y Anselmo cuando llegó Gervasio con el crío en brazos y la angustia reflejada en sus ojos. Los tres se quedaron sin saber qué decir. Al ver la carita del chiquillo se dio por zanjada cualquier duda.

A partir de entonces, en cada trayecto del tren fueron desgastando sus vidas, en cada pueblo, en cada ciudad, preguntaban por aquellos abuelos de los que solo sabían el nombre.

El niño fue creciendo con el ruido de la locomotora, con el fluido de los vapores, jugando al escondite entre los furgones y embelesado al creer ver a los indios a través de las ventanas…

Tan diligente que tenía tiempo para todo, tan cariñoso que les abrazaba sin motivo aparente y cuando decidió hacerse ferroviario no tuvo que explicar el porqué. 

Y un buen día, bebiendo cerveza en el bar de una estación, justo cuando se echaba a la boca un cacho de torrezno, les pidió:

-No busquéis más a mis abuelos. Soy feliz yendo y viniendo, rodando por los caminos de hierro… ¡No necesito a nadie más que a vosotros!

© Marieta Alonso Más  


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