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sábado, 23 de octubre de 2021

Amantes de mis cuentos: Titiriteros y trapecistas (Versión Francesa)

 


Marionnettistes et trapézistes

Depuis le 18ème siècle, ma famille a été réputée pour sa façon d’être un peu particulière. Je vais commencer par le début. Je pense que tout vient de l’arrière-grand-mère de mon arrière-arrière-grand-mère, qui eut l’idée, en pleine révolution française, peu de temps avant que le roi et la reine ne soient décapités, de mettre au monde son fils unique au même moment que la duchesse pour laquelle elle travaillait.

Cette nuit-là, la chambre principale était illuminée par la lumière de centaines de bougies, vibrait avec les allées et venues de femmes de chambre qui apportaient de l’eau chaude et la figure de la sage-femme à l’attente des événements. Dans le taudis d’Amélie, il n’y avait que les ombres d’un reste de bougie qui brillait à peine. Dans toute la maison, on n’entendait que les cris de la duchesse et la respiration forte de sa servante.

Enfin, les deux enfants naquirent. L’un blond, l’autre brun. Ils pleuraient si fort que personne ne douta qu’ils deviendraient chanteurs. Amélie se hâta d’arranger son fils et de se préparer pour se rendre dans la chambre de la duchesse. Tout était prévu. Elle allaiterait les deux enfants.

Elle descendait les escaliers portant Maximilien, son bébé, dans ses bras quand une foule enflammée commença à démolir la porte d’entrée. Rapidement, elle s’introduisit dans la chambre de la duchesse, qui, désenchantée, la supplia de sauver son enfant.

Quel nom dois-je lui donner?

Louis prononça-t-elle d’une voix tremblante.

Amelie n’était pas du genre à perdre son temps. Elle mit sur son dos un panier avec du linge, et avec les deux enfants dans les bras, elle traversa les longs couloirs, descendit des escaliers majestueux, franchit des portes taillées, passa par la cuisine où elle prit tout le pain et la charcuterie qui étaient sur la table. En arrivant au sous-sol, elle s’ introduisit dans le tunnel caché pour les étrangers, mais pas pour elle. Après une longue marche dans l’ombre, elle sortit à la limite la plus éloignée du parc, le long du sentier des peupliers. Elle s’arrêta et, le cœur au bord des lèvres, elle contempla l’imposant palais qui disparaissait rongé par les flammes.

Elle reprit son souffle et continua à marcher jusqu’à ce qu’elle trouva une maison à moitié détruite dans les alentours d’un village lointain. Elle s’assit sur une couchette, allaita les deux bébés, et avec les enfants chacun d’un côté, ils se sont endormis tous les trois.

Les pleurs des enfants la réveillèrent et en levant les yeux, elle se retrouva entourée de six adultes, deux adolescents et quatre petits qui les regardaient avec stupeur. C’était une troupe de saltimbanques qui était de passage. Elle raconta ce qui était arrivé au palais sans donner beaucoup de détails et ils eutent pitié d’elle; elle pourrait rester tant qu’elle puisse faire quelque chose pour gagner sa pitance de chaque jour. Encore gamine, elle était douée pour marcher, sauter, faire des pirouettes sur des échasses et elle pensa qu’il était temps de tirer parti de ces dons.

Aujourd’hui, après tant d’années, ses descendants continuent la tradition. L’un s’en est allé en Suède pour faire partie du Cirkus Cirkor, il aimait ce jeu de mots en comparant le cirque et le cœur. Un autre ne quitta pas la France et travailla au Cirque Plume, révolutionnant l’art de la piste en combinant fêtes, rêves, et poésie. Certains travaillent au Cirque du Soleil, parcourant le monde; quant à moi, je vais de village en village en montant des attractions de foire et en faisant les délices des petits.

On n’a jamais dit dans notre grande famille lequel était de sang bleu et lequel ne l’était pas. Nous avons tous le sang rouge.



Muchísimas gracias, María. Un abrazo



Titiriteros y trapecistas

Marieta Alonso



Desde el lejano siglo XVIII mi familia ha tenido fama de ser algo peculiar. Comenzaré por el principio. Creo que todo viene de cuando la bisabuela de mi tatarabuela, en plena Revolución Francesa, poco antes de que le cortaran la cabeza al rey y luego a la reina, se le ocurrió traer al mundo a su único hijo al mismo tiempo que la duquesa para la que trabajaba.

 

Esa noche la alcoba principal estaba iluminada con la luz de cientos de velas, vibraba con las idas y venidas de doncellas que llevaban y traían el agua caliente y la figura de la matrona a la espera de los acontecimientos. En el cuchitril de Amélie tan solo se movían las sombras de un cabo de vela que apenas alumbraba. En toda la casa solo se oían los alaridos de la duquesa y la fuerte respiración de la criada.

 

Por fin nacieron los dos niños. Uno rubio, el otro moreno. Lloraban con tanta fuerza que nadie dudó de que llegarían a ser cantores. Amélie se dio prisa en arreglar a su hijo y componerse, tenía que ir a la habitación de la duquesa. Estaba todo previsto. Ella amamantaría a los dos chiquillos.

 

Bajaba por las escaleras con Maximilien, su bebé, cuando una multitud enardecida comenzó a derrumbar la puerta de entrada. Rauda, se introdujo en la habitación de la duquesa, que despavorida, le suplicó que salvara a su niño.

 

―¿Qué nombre le pongo, señora?

 

―Louis ―pronunció con voz temblorosa.

 

Amelie no era de las que perdía tiempo. Se puso a la espalda un canasto con ropa y con los dos niños en brazos corrió por los largos pasillos, bajó majestuosas escaleras, cruzó puertas labradas, pasó por la cocina y arrampló con todo el pan y el embutido que había sobre la mesa. Al llegar al sótano se introdujo en el túnel oculto para los extraños, pero no para ella. Después de mucho caminar entre sombras salió al límite más apartado del parque, junto al sendero de los álamos. Se detuvo y con el corazón en la boca contempló el imponente palacio que se deshacía en llamas.

 

Tomó aliento y siguió andando hasta encontrar una casa medio derruida en las afueras de una aldea lejana. Se sentó en un camastro, les dio de mamar y con los niños a ambos lados, se durmieron los tres.

 

Despertó con el llanto de los bebés y al alzar la vista se encontró rodeada de seis adultos, dos adolescentes y cuatro pequeñajos que los miraban con estupor. Era una troupe de saltimbanquis que estaban de paso. Contó lo ocurrido al palacio sin dar muchos detalles y se apiadaron de ella, siempre y cuando hiciera algo para ganarse la pitanza de cada día. Siendo niña se le daba bien caminar, saltar, hacer piruetas subida en zancos y pensó que era el momento para sacar provecho de aquellas habilidades.

 

Hoy, al cabo de tantos años, sus descendientes continúan la tradición. Uno se fue a Suecia para formar parte del Cirkus cirkor, le gustaba ese juego de palabras comparando circo y corazón. Otro no salió de Francia y trabajó en el Cirque Plume, revolucionando el arte de la pista al combinar fiestas, sueños, y poesía. Algunos trabajan en el Cirque du Soleil, recorriendo el mundo; yo voy de pueblo en pueblo montando atracciones de feria y haciendo las delicias de los pequeños.

 

Nunca se habló en nuestra gran familia quién era de sangre azul y quién no. Todos la tenemos roja.



© Marieta Alonso Más

 

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