jueves, 4 de febrero de 2021

Amantes de mis cuentos: Su refugio (Versión francesa)

 


Son refuge


Après avoir lu ce message d’amour, c’était comme si la colère, la douleur et la déception ne la laissaient pas réfléchir. Elle sentit qu’elle devait prendre le large. Et elle s’en est allée vers cet endroit de rêve où vivait sa grand-mère, où elle avait passé son enfance. Quand elle était petite, elle jouait à cache-cache dans la forêt qui bordait la maison familiale; devenue jeune fille, elle  a fait de longues promenades le long de ses limites. Elle y trouvait toujours une réponse à ses questions, la tranquillité pour ses nerfs et cette paix qu’elle ne trouvait nulle part ailleurs.

Elle a parcouru les trois cents kilomètres qui la séparaient du paradis et, avant d’arriver, elle a passé revue de tout ce qu’elle avait apporté avec elle: des jeans, des vêtements chauds et son instrument de travail: l’ordinateur portable, bien sûr placé sur le siège du co-pilote. Là où Guillaume avait l’habitude de s’asseoir, lui qui, malgré son permis de conduire, ne prenait jamais le volant. Mais cétait celui qui donnait les ordres: tourne à droite, maintenant à gauche, change de vitesse, soulève le pied de l’accélérateur car sur l’autoroute on doit aller à cent vingt et pas à cent vingt-deux... on pouvait presque l’entendre parler.



Rien n’échappait jamais à Monsieur Parfait, sauf avoir effacé ce courriel et lui avoir demandé, alors qu’il préparait un dîner romantique, d’entrer dans son ordinateur et de lui envoyer un document qu’il avait oublié.

Il n’était pas un colibri que va de fleur en fleur, avec le visage de bonhomme qu’il avait, mais il y avait la preuve du crime: une note passionnée d’une fille avec une photo prise embrassant un chien. Comment a-t-il pu lui faire ça alors qu’il lui chuchotait tout le temps combien il l’aimait? Menteur!

Il faisait déjà nuit quand elle s’est garée et a frappé à la porte. Elle l’attendait. Un coup de téléphone l’avait avertie de son arrivée.

L’aube  les a surprises en train de parler. Grand-mère était très intéressée par tout ce qui concernait la troisième personne dans son ménage.

‒En résumé, tout ce que tu as, c’est une note et une photo d’une jeune fille, belle et sexy.

‒Grand-mère, où as-tu trouvé ce vocabulaire?

‒Dans les feuilletons, ma fille, et en enlevant du pot à fleur une feuille fanée elle se couvrit ses épaules de son châle et lui dit:  Il y a quelque chose qui ne va pas.

Elle regarda les poutres du plafond où une toile d’araignée semblait sur le point de lui tomber sur la tête. Son mari était un homme sérieux, formel, intelligent, et affectueux même avec elle; elle se porta la main à la poitrine. Non, ce n’était pas sa façon d’agir. Cela n’avait pas été raisonnable de sa part de s’enfuir. Pendant un instant, la petite-fille s’est mise à ruminer ses mots.

‒Pourquoi? demanda-t-elle.

‒Parce que non. En plus, Guillermo n’est pas idiot et il n’échangerait jamais sa vache contre une chèvre.

‒Tu me traites de vache ?

 

C’était comme si elle ne l’avait pas entendue. Ou peut-être même que le vent qui sifflait en cherchant à se faufiler entre les fentes de la fenêtre  l’en avait empêchée.

‒Il doit y avoir une erreur, ma fille. Je suppose qu’une jeune femme a envoyé une lettre d’amour à ton mari, mais tu n’as pas trouvé de réponse. Tu  n’as pas de raison d’être jalouse. Et sans lui donner la moindre chance de se défendre, tu prends la porte et te rends chez moi.


Elle alla à la cuisine,  prépara du lait chaud et  apporta les deux cruches en aluminium. Pendant un moment, elle remua doucement pour faire fondre le morceau de sucre.

‒Tu sais, chérie? Le châtaignier où tu aimais tant te cacher quand tu étais petite s’est laissé sécher, atteint d’une crise de fierté. Celui d’à côté commença à devenir de plus en plus luxuriant et feuillu et tous ceux qui passaient près de lui s’attardaient à l’admirer. Il ne put supporter tant de mépris.



La petite-fille la regarda comme si sa grand-mère avait perdu la tête. Cétait impossible. Personne ne pouvait faire de l’ombre au plus beau châtaignier de ce monde, se dit-elle convaincue.

‒Ce n’était pas raisonnable. Il s’était laissé emporter par ses sentiments blessés.

Étonnée, la jeune femme observa de nouveau sa grand-mère.


‒Que veux-tu me dire?

‒Rien ma fille. Allez! Il est temps de dormir. Demain, tu parleras à ton mari. Laisse-le s’expliquer et dis-lui que tu attends un enfant.


‒Comment l’as tu appris!


‒C’est difficile de ne pas voir l’évidence, à  mon âge, tu sais…


Le lendemain matin, de très bonne heure, elle se réveilla avec le sentiment d’avoir dormi toute une vie. Le téléphone n’arrêtait pas de sonner…  

c’était Guillaume…                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Traducida por: 

María Ramírez Sánchez nació en Melilla y con 8 añitos se fue a vivir a Oujda, una ciudad del entonces protectorado francés del norte oriental de Marruecos, a muy pocos kilómetros de la frontera con Argelia. Con 21 años se vino a Madrid, donde ha trabajado haciendo traducciones francés-español hasta su jubilación, y donde ha formado una bonita familia de la que se siente muy orgullosa. 

Un millón de gracias María.                                                                                                                                                                                                                                                                                

Su refugio

Tras leer aquel mensaje amoroso fue como si la ira, el dolor, la decepción no la dejaran pensar. Sintió que debía poner tierra por medio. Y se fue a ese lugar de ensueño donde vivía su abuela, donde había pasado su niñez. De pequeña disfrutaba jugando al escondite en el bosque que lindaba con la casa familiar, de joven daba largos paseos bordeando sus límites. Allí encontraba siempre respuesta a sus preguntas, la tranquilidad para sus nervios, esa paz que no hallaba en ningún otro lugar.

Iba recorriendo los trescientos kilómetros que la separaban del paraíso y antes de llegar hizo recuento de todo lo que se había traído. Unos tejanos, ropa de abrigo, su instrumento de trabajo: el portátil, bien seguro en el asiento del acompañante. Allí donde acostumbraba a sentarse Guillermo, que a pesar de tener carnet de conducir no se ponía frente al volante. Era el que daba las órdenes: Gira a la derecha, ahora a la izquierda, cambia de marcha, levanta el pie del acelerador que en autovía hay que ir a ciento veinte y vas a ciento veintidós… Casi se lo oía decir.

A don Perfecto nunca se le escapaba nada. Salvo haber borrado aquel correo y pedirle, justo cuando preparaba una cena romántica, que entrara en su ordenador y le enviase un documento que había olvidado.

Parecía imposible que fuera un picaflor con la cara de bueno que tenía, pero allí estaba la prueba del delito, una nota apasionada de una chica con una foto abrazada a un perro. ¿Cómo era posible que le hiciera eso a ella, cuando susurraba a todas horas cuánto la quería? ¡Mentiroso!

Ya era noche cerrada cuando aparcó y llamó a la puerta. La estaba esperando. Una llamada telefónica la había puesto sobre aviso de su llegada.

La madrugada les pilló hablando del tema. La abuela estuvo muy interesada en todo lo relacionado con la tercera en discordia.

−En resumen: Lo único que tienes es una nota y la foto de una chica con juventud, belleza y sex appeal.

−Abuela ¿de dónde has sacado ese vocabulario?

−De las telenovelas, hija ‒y quitando del búcaro una hoja seca se arrebujó en la toquilla‒. Hay algo que no me cuadra.

Miró hacia las vigas del techo donde una telaraña parecía a punto de caérsele encima. Su marido era un hombre serio, formal, inteligente, y cariñoso hasta con ella, se llevó la mano al pecho. No, esa no sería su forma de actuar. Ha sido poco sensato de tu parte salir corriendo. Durante un corto espacio de tiempo la nieta se quedó rumiando sus palabras.

−¿Por qué?, preguntó la joven.

−Porque no. Además, Guillermo no tiene un pelo de tonto y nunca cambiaría la vaca por una chiva. 

−Abuela, ¿me estás llamando vaca?

Fue como si no la oyera. O quizás no la oyó debido al viento que silbaba buscando colarse entre las rendijas.

−Debe haber un error, hija. Por lo que deduzco: Una joven le ha enviado una carta de amor a tu marido, pero no encontraste ninguna respuesta. No te ha dado motivos de celos. Y sin concederle la oportunidad de defenderse, tomas el portante y te presentas aquí.

 

Fue hacia la cocina, preparó leche caliente y a paso corto trajo las dos jarras de aluminio. Durante un buen rato estuvo removiendo despacio el terrón de azúcar.

 

‒¿Sabes, cariño? El castaño en el que tanto te gustaba esconderte de pequeña, se dejó secar. Sufrió un ataque de orgullo arbóreo. El de al lado comenzó hacerse cada vez más frondoso y todo el que pasaba cerca tenía algo que decirle. No pudo soportar tanto agravio.

 

La nieta la miró como si no estuviera en sus cabales. Imposible. Si nadie le podía hacer sombra al castaño más bonito de este mundo, dijo convencida.

−No fue razonable. Se dejó llevar por los sentimientos heridos.

Asombrada, la joven volvió a observar a su abuela.

‒¿Qué estás queriendo decirme?

‒Nada hija. ¡Venga! A dormir que ya es hora. Mañana hablarás con tu marido. Deja que se explique y, de paso, cuéntale que estás esperando un hijo.

‒¡Cómo lo has sabido!

‒A mis años es difícil no ver lo evidente.

A la mañana siguiente, bien temprano, se despertó con la sensación de haber dormido toda una vida. El teléfono no paraba de sonar. Era Guillermo.

 

© Marieta Alonso Más

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